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04/12/2017

La banque Bonhôte s’approche des 4 mrds de masse sous gestion

Neuchâtel (awp)

La banque Bonhôte s’apprête à franchir un nouveau palier dans son développement, avec des encours approchant les 4 mrd CHF. “Les engagements effectués ces derniers mois commencent à porter leurs fruits” a indiqué à AWP le directeur général (CEO) Yves de Montmollin. L’établissement neuchâtelois a relevé la tête au 1er semestre, après un exercice 2016 plombé par les investissements.

Avec la performance des marchés, la progression de la masse sous gestion depuis janvier s’inscrivait à fin octobre à 12%, contre +11,8% pour l’année 2016 dans son ensemble. Les afflux nets d’argent, non précisés, présentent 5,8% de cette hausse.

L’établissement basé à Neuchâtel se concentre essentiellement sur la clientèle domestique, avec une proportion de 85% de résidents en Suisse.

Lors des six premiers mois de l’année, le bénéfice net s’est envolé de 13,8% sur un an à 3,7 mio CHF, selon les chiffres fournis par la banque privée. En 2016, cet indicateur avait fondu de plus de 70%. M. de Montmollin qualifie l’exercice écoulé comme une “année d’investissements”.

Banque Bonhôte a pleinement profité de l’embellie sur les marchés financiers pour gonfler ses recettes au premier semestre 2017. Le produit des opérations de commissions et de prestations de services, principale source de revenus, s’est enrobé de 15,8% à 12,3 mio CHF.

Les opérations d’intérêt ont pris l’ascenseur (+57,7%), tandis que les autres activités accusent une baisse.

L’effectif s’est passablement renforcé l’année dernière, avec le recrutement de quatre conseillers à la clientèle venant compléter une équipe de 25 personnes, sur quelque 100 collaborateurs au total. En comparaison annuelle, les charges de janvier à juin ont pris de l’embonpoint (+8,5%) à 10,3 mio CHF.

Rentabilité améliorée

Les engagements vont se poursuivre, prévient M. Montmollin, quitte à peser sur la rentabilité. “Si je trouve les bonnes personnes, je ne vais pas faire la fine bouche. Même si ça doit un peu presser les marges”, explique-t-il. Au terme de l’exercice 2016, le ratio coûts/revenus avoisinait 80%, soit davantage que la moyenne des banques privées.

Le résultat opérationnel s’est inscrit à 3,9 mio, ce qui représente une hausse de 11,1%.

L’exercice en cours devrait boucler sur une rentabilité améliorée, mais légèrement. “Cela est dû à la structure de la clientèle domestique, qui est moins rentable en général. Les comptes sont plus petits, les marges sont moins fortes”, analyse le CEO, qui table sur la poursuite de la dynamique actuelle en 2018.

L’année 2017 aura été marquée par l’inauguration des nouveaux locaux lausannois. La région du chef-lieu vaudois est un pays de cocagne pour Banque Bonhôte, qui y enregistrait par le passé une croissance soutenue même sans y être physiquement. “Notre implantation confirme cette tendance et nous aide à progresser”, relève Yves de Montmollin, qui se réjouit de la “réputation romande” de son établissement.

Le CEO reste convaincu que c’est par la gestion active que Banque Bonhôte doit se démarquer. Il balaie d’un revers de main les critiques fréquentes autour des coûts engendrés par ce modèle de gestion. “Je préfère gagner un peu sur quelque chose que beaucoup sur rien”, image-t-il, pointant du doigt les risques liés à la gestion indicielle en cas de chute des marchés financiers.

Même avec plus de 200 ans au compteur, la banque reste attentive aux développements de la technologie. M. de Montmollin reste attaché à sa plateforme informatique maison et exclut toute externalisation. Les investissements IT représentent annuellement 10% des charges.

La banque pourrait avoir recours à des solutions de conseil automatisé (“robo advisors”) à l’avenir, mais uniquement pour assister les conseillers dans leurs tâches et non pour “remplacer les hommes”. “Les gens ne viennent pas chez nous pour ça. Au contraire”, souligne le directeur.

Fondée en 1815, Banque Bonhôte dispose de succursales à Genève, Lausanne, Bienne et Berne, en plus de son siège à Neuchâtel. Elle n’exclut pas une acquisition à l’avenir.